La R2 pour le basket de Dinant?

On revient sur la victoire dinantaise en P1 face à Profondeville, un succès qui rapproche les mosans

Matélé

Dinant s’est imposé dans la difficulté face à Profondeville, sur le score de 66-62. Pourtant 9ème au classement, les Sharks étaient à deux doigts de s’imposer chez le leader. Certes il manquait Thibaut Pilette, le scoreur de l’effectif mosan mais Dinant ne doit pas chercher d’excuses. Profondeville a très bien joué, ils ont par contre manqué d’expérience face à Dinant dans les dernières minutes. Cette victoire, Dinant a dû aller la chercher, car la P1 est dense cette année, et les surprises tombent chaque semaine. Cette victoire est double pour Dinant. En plus de compter une victoire en plus qui les rapproche un peu plus d’un ticket pour les playoffs, les Dinantais savent que certains de leurs concurrents perdront des plumes face à Profondeville. Il reste 5 rencontres en saison régulière et les joueurs de Jérôme Joannes ont tout en main pour atteindre les playoffs. Le coach Jérôme Joannes ne veut pas se satisfaire d’une simple participation au dernier carré…il veut aller jusqu’au bout.

Dinant a l’expérience pour lui

Le groupe dinantais a déjà prouvé à plusieurs reprises sa capacité à gagner des matchs couperets. Dans la difficulté, Dinant parvient à faire le gros dos, à laisser passé l’orage. Le groupe compte des joueurs expérimentés, et qui ont joué plus haut. Mais vieux ne veut pas toujours dire expérimenté. Encore faut-il avoir toujours le niveau. Et là pour le coup, c’est le cas. A l’image d’un Lionel Michel qui , à 41 ans, semble toujours bien « fit ». Le pivot ne vieillit pas. Il est de ceux qui ont d’ailleurs fait la différence lros du 4ème quart-temps face à Profondeville. Il a pris des rebonds importants, mis Dinant aux commandes dans la dernière minute, et effectué quelques interceptions. Même sur les switchs, il a été présent, en n’hésitant pas à mettre un press sur le meneur adverse.

Outre Lionel Michel, il y a Boris Despeghel, sans doute le meilleur meneur de la P1. Le plus spectaculaire, c’est certain. Mais en plus de distribuer le jeu comme personne, voilà qu’il prend des shoots extérieurs et qu’il les rentre. Si en plus de sa créativité en pénétration, il ajoute un shoot extérieur, alors il devient quasi impossible à défendre. Quand on ajoute en plus Dermience qui prend de la place, Dethier à l’extérieur et des Barbeaux, Gillet ou Jacobs qui apportent quand ils sortent du banc, Dinant a un effectif intéressant pour les playoffs. Et Dinant vient de prouver à plusieurs reprises que cette équipe savait gagner des matchs sans forcément bien jouer, et face à des équipes jeunes qui courent beaucoup. Avec ce type de rencontre, on a l’impression que le coach Joannes prépare déjà tout doucement les playoffs. Contre Profondeville, »ça sentait les playoffs ».

La gestion des émotions: un point d’interrogation?

C’est sans doute un peu contradictoire. Dinant sait faire parler son expérience pour gagner des rencontres. Par contre, bizarrement, les mosans semblent parfois un peu plus fébriles que leurs adversaires mentalement. En tout cas dans le chef de certains joueurs. Souvent, certains sont à deux doigts de perdre leur sang-froid sur certaines décisions arbitrales. Jérôme Joannes nous l’a déjà confié, ses joueurs parlent trop aux arbitres. Selon lui, ils doivent plus se concentrer sur leur jeu et lui laisser les discussions avec le corps arbitrales. Contre Profondeville et Natoye (2 matchs que j’ai vu), les Dinantais ont perdu , par moment, leur sang-froid. Sans conséquence sur le résultat cependant…mais parce que c’était contre des équipes jeunes. Qu’en sera-t-il contre Andenne ou Ciney en playoffs. Sur papier, et sur le parquet, je pense que Dinant peut gagner contre tout le monde…mais j’ai l’impression que la gestion des émotions pourrait être un facteur important en playoffs.

Le coach souhaite monter…les joueurs aussi?

Evidemment, on va certainement trop vite en besogne, car les playoffs sont dans 5 matchs…c’est peu mais c’est tellement en même temps. Il reste tellement d’interrogations. Qui finira parmi les 4 premiers? Et qui acceptera de joueur les playoffs. Visiblement à Dinant, c’est oui. Mais quid de Ciney, Andenne,…

Mais dans la mesure où Dinant participe aux playoffs, Jérôme Joannes a été très clair. Pas question de participer aux playoffs juste pour dire qu’on y est. Le coach est un vrai compétiteur, a de l’ambition et a déjà prévenu ses joueurs, comme il le dit dans le reportage que nous lui avons consacré. « Si Dinant joue les playoffs, c’est pour aller au bout et monter ». Et il va encore plus loin. « Si Dinant monte c’est avec tout le groupe, et pas un groupe qui explose ».

Dans l’émission Xtraballes, notre consultante basket Fanny Dewez a émis certains réserves et interrogations à ce sujet. Certains joueurs ont « un certain âge » et ne sont peut-être pas intéressés par le fait d’aller jouer en R2. Et on peut le comprendre. La R2, c’est un autre niveau, les déplacements sont aussi tout autre. De plus, le niveau supérieur impliquera peut-être, sans doute, une charge plus importante de travail en semaine. Pour l’instant Dinant tourne à 1 entraînement par semaine. Tous les joueurs sont-ils prêts à passer à 2 entraînements hebdomadaires? En sachant qu’ils joueront peut-être moins? S’entraîner plus pour jouer moins, quand tu as 18 ans cela paraît logique. Mais pour les plus âgés, la question va se poser. Et honnêtement, sans Lionel Michel ou Boris Despeghel, pour ne citer qu’eux, l’équipe n’a plus « la même gueule ».